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Critique Cinéma : La Haine

16 Juillet 2012 , Rédigé par Mr. Cinemagic Publié dans #Cinema

Critique Cinéma : La Haine

Fiche Technique :

  • Réalisateur : Mathieu Kassovitz (Les Rivières Pourpres, Babylon A.D...)

  • Scénariste : Mathieu Kassovitz (Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, Amen...)

  • Acteurs : Vincent Cassel (Dobermann, Mesrine...), Saïd Taghmaoui (G.I Joe, Lost...), Hubert Koundé (Braquo, The Constant Gardener...), François Levantal (Braquo, Les Lyonnais...) et Karim Belkhadra (JCVD, Neuilly Sa Mère...)

  • Genre : Comédie Dramatique

  • Durée : 1H35 min

  • Pays : France

  • Classification : Déconseillé aux moins de 10 ans

  • Date de Sortie : 31/05/95

  • Synopsis : Trois copains d'une banlieue ordinaire traînent leur ennui et leur jeunesse qui se perd. Ils vont vivre la journée la plus importante de leur vie après une nuit d'émeutes provoqué par le passage à tabac d'Abdel par un inspecteur de police lors d'un interrogatoire

Critique Cinéma : La Haine

Critique :

Après la critique de Drive la semaine dernière (voir ici), voici celle du film La Haine ! Alors vous allez me dire, il n'y a aucune ressemblance entre ces deux films. Et vous avez raison ! Néanmoins, le film de Refn et celui de Kassovitz ont un point commun : le Prix de la Mise en Scène ! En effet, Drive et La Haine ont tout les deux reçus ce fameux prix au Festival de Cannes !! Et tout ce que je peux vous dire, c'est que c'est mérité !!!

Mais avant de parler de l'excellente réalisation de Kassovitz, parlons d'abord du film et de l'histoire en général ! La particularité du film est qu'il se déroule pendant une journée qui est dite "la plus importante des personnages". La première partie du film se déroule dans la cité et présente les personnages, leurs habitudes, l'ambiance du quartier... Cette partie est très bien rythmée comme pour tout le reste du film. On découvre donc trois copains :

  • Vinz (Vincent Cassel très bon), qui est juif et qui est le plus "violent" de la bande. En effet, c'est le personnage qui a La Haine en raison du passage à tabac d'Abdel, un jeune de la cité. Il n'hésite pas à sortir son flingue, piqué à un policier, ou à imiter ses "héros" devant le miroir de sa salle de bain (excellente scène du "C'est à moi que tu parles") !

  • Saïd (bon Saïd Taghmaoui), qui est musulman et qui est un peu le moulin à paroles de la bande. Il est un peu le "comique" de la bande et est très proche de Vinz.

  • Hub (imposant Hubert Koundé), qui est noir et qui est le plus posé de la bande. Durant tout le film, il est en conflit avec Vinz à qui il reproche d'être trop violent. Il veut partir de la banlieue.

Voilà donc ces trois amis aux caractères bien différents que nous suivons durant 1H30. Durant la première partie du film, ces trois personnages traînent, fume du shit et ne font rien. Ils parlent de "fumer un keuf" au cas où Abdel meurt. L'école a brûlé et ces personnages sont laissés de côté par la société...

Critique Cinéma : La Haine

La deuxième partie du film est la meilleure du film et se passe sur Paris où les héros passent la nuit et "foutent la merde". Dans cette partie, on découvre plusieurs personnages dont François Levantal en Astérix suréxcité ("Une p'tite ligne de coke") ou Vincent Lindon en mec bien bourré, du genre qui danse sur les voitures... On retrouve également Zinedine Soualem en flic pourri ou même Kassovitz lui-même en skinhead ! Cette partie est à la fois drôle par moment et dur par moment !

Enfin la scène finale assez choc qui laisse tout le monde perplexe et qui est en raccord avec l'histoire raconté durant tout le film :

"C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de 50 étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : « Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien. » Mais l’important, c’est pas la chute. C’est l’atterrissage."

Ce qu j'ai vraiment beaucoup aimé dans La Haine est qu'il ne prend pas partie du côté des jeunes de banlieue ou de la police (même si cette dernière n'a pas une superbe image dans le film à part pour le personnage de Karim Belkhadra). A travers le personnage d'Hubert, on voit que certains jeunes veulent s'en sortir et quitter la banlieue et à travers le personnage de Vinz, on voit que d'autres ont La Haine et veulent se venger de la société qui les a délaissés...

Vous l'aurez donc compris : du point de vue des acteurs et du scénario, tout est bon !! Passons maintenant à la réalisation signé Kassovitz ! Je dois d'abord vous confier que je n'avais jamais vu un film de Kassovitz à part la pub pour la SNCF avec le dinosaure et son clip incroyable, XY, pour le rappeur Kery James (interdit de TV car jugé trop violent). La Haine est le premier film de Kasso' et fait partie de sa période française (avec Assassin(s) et Les Rivières Pourpres). Le réalisateur était après parti réalisé Gothika aux USA (pour l'argent, il l'a dit) et Babylon A.D qui disposait d'un casting franco-américain. S'en était suivi une période "Ces fils de pute de l'UMP-Complot du 11 Septembre-J'encule le cinéma français et ses films de merde" avant son retour en Novembre dernier avec l'Ordre et la Morale. Voilà pour la bio !! Tout ça pour vous dire que vous pouvez ne pas aimer la personne (comme beaucoup de monde dans le cinéma !!) mais vous ne pouvez pas nier le fait que Mathieu Kassovitz soit un excellent réalisateur...

Critique Cinéma : La Haine

La réalisation de La Haine est superbe sur tout les points !! Dans la première partie du film, le réalisateur multiplie les plan-séquences et filme la cité comme jamais. Deux scènes du film m'ont marqué :

  • la scène du "C'est à moi que tu parles" de Vincent Cassel ! Outre la fantastique prestation de Cassel, la scène est filmée de manière assez inventive : la caméra part du coin de la salle de bain pour aller se positionner à quelques centimètres de la tête de Cassel en passant par-dessus le sosie de l'acteur (miroir oblige) !! Incroyable !

  • le survol de la cité en plan séquence au rythme de NTM !!! Un moment dans le film, un DJ (joué par le vrai DJ Cut Killer) commence à jouer depuis sa fenêtre la chanson Nique La Police du groupe NTM ! La caméra part de sa fenêtre pour ensuite survoler toute la cité au rythme de la chanson ! Encore une fois, une prouesse technque !

Je n'avais vu aucun film de Kassovitz avant (seulement des bandes annonces) pourtant dès que le film a commencé, j'ai tout de suite reconnu son style avec ses zooms rapides ou ses dézooms très rapides !! La réalisation m'a énormément fait penser à du Besson, ça doit être le fait que les deux réalisateurs sont de la même génération avec Jan Kounen aussi (sauf que lui et ses expériences chamaniques... Voir Blueberry !) !!

Pour finir, cette critique parlons aussi du fait que le film soit en noir et blanc ce qui entraînent à ce que le film est une photographie un peu spéciale. Cette dernière, signée Pierre Aïm, est excellente et montre bien la dureté de la banlieue.

Critique Cinéma : La Haine

Conclusion :

La Haine est un film choc que tout le monde devrait voir. Doté d'excellents acteurs (mention à Vincent Cassel), le film de Mathieu Kassovitz marque par le fait qu'il ne prend part pour aucun des deux camps (en témoigne le personnage d'Hubert). Une critique dure de la société qui bénéficie d'une très bonne réalisation notamment dans la première partie du film où Kassovitz multiplie les plan-séquences et les manières inventives de filmer la cité !! La Haine mérite largement son Prix de la Mise en Scène et son statut de film culte !!

17/20

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